Du 1er au 7 octobre ont eu lieu les championnats du monde de sudoku (WSC) et de puzzles (WPC) en Croatie. Qualifié d'office en sudoku, en tant que champion Suisse en titre, je me suis également qualifié en puzzle en terminant 2ème des qualifications suisses au mois de Juin.
Nous arrivons le lundi durant la journée, une cérémonie d'accueil, un repas et déjà une séance de questions concernant
le livret d'instructions WSC remplissent la fin de la journée.
Le calendrier est raccourci d'une journée par rapport à l'an dernier. Ainsi tous les rounds du WSC sont contenus sur une journée, exceptés les playoffs.
WSC
Mardi, après une séance photo de toutes les équipes et une photo de tous les acteurs, une longue journée nous attend: nous jouerons de 10h à 20h10, avec des pauses de 15 minutes entre chaque round et une pause de 2h en milieu de journée. Le championnat est composé cette année de 7 rounds individuels et 2 rounds par équipe, chaque round étant inspiré de personnages de dessins animés
1er round: Pinocchio, 25 minutes (+5).
Ce 1er round est composé de grilles classiques, à la différence près que 3 chiffres sont notés différemment (blanc avec un contour noir). Parmi ces 3 chiffres, 2 sont justes seulement, et un est faux (le « pinocchio »). Nous n'avons pas à compléter toute la grille: seuls la valeur du pinocchio et le contenu de 3 cases choisies par les organisateurs nous sont demandés. J'avais bien préparé ce round au niveau technique, ayant réfléchi aux différents configurations qui pouvaient survenir. L'aspect technique le plus intéressant est qu'une case « voyant » 2 chiffres identiques et marqués ne pouvaient contenir cette valeur (technique qui était très utile sur l'avant-dernière grille).
Malheureusement, j'ai sous-estimé l'effet que pouvaient avoir les chiffres marqués, à savoir que visuellement, il était difficile de considérer une case contenant un tel chiffre comme vide, et donc pouvant recevoir un autre chiffre, ce qui allait occasionner plusieurs erreurs de ma part.
La grandeur des grilles (une grille par page A4, avec largeur quasiment maximale) m'a aussi quelque peu surpris, mais ça ne peut être une excuse...
Bilan: 26 points (très loin de Jakub Ondrousek qui, avec 25 points de bonus, marque 75 points), 38ème place. Bref je prends clairement un mauvais départ, comme l'an dernier.
2ème round: Smurfs, 80 minutes.
Le 2ème round est le plus long de la journée. Avec ses 80 minutes, il sera clairement différent du premier round. Il faut engranger un maximum de points et ne pas s'endormir au fil des grilles.
Ici, c'est presque un round de sudokus classiques, sauf que 3 sudokus sont toujours liés entre eux, et contiennent 2 cases marquées qui doivent contenir les même chiffres. (De plus, n'oublions pas la règle que ce nombre de 2 chiffres liant 3 sudokus, doit être différent pour chaque « smurf », c'est à dire pour chaque ensemble de 3 sudokus. Cette dernière règle est clairement une mauvaise idée. Les joueurs qui avaient décidé de commencer par les 3 dernières grilles n'avaient aucune chance de trouver la solution sans faire d'hypothèse, puisqu'il fallait connaître la valeur d'un autre « smurf » pour déterminer celui-ci...).
Cette mésaventure ne m'est heureusement pas arrivé, j'ai commencé par résoudre les premières grilles. Premier soulagement: pour les grilles avec peu de points, il est très facile de déterminer la valeur des 2 cases « smurf », de sorte que l'exercice se transforme ensuite en sudoku classique.
Les grilles proposées, manquant un peu d'esthétique car non-symétriques, ne sont pas faciles, mais toutes peuvent être résolues sans devoir employer des techniques avancées, c'est-à-dire en compétition sans faire d'hypothèse. Je démarre l'épreuve assez bien, puis ai l'impression de me ramollir un peu, mais c'est sans doute parce que certaines grilles sont assez dures à résoudre.
J'ai manqué quelques candidats uniques (naked singles), comme toujours difficiles à voir. Pas trop d'erreurs en cours de résolution, de sorte que je m'en tire plutôt bien sur ce round.
Bilan: 79 points (Kota Morinishi en marquera 138 et prendra déjà un écart substantiel sur ses adversaires), 12ème place. Pas trop mal ! Il est intéressant de noter que les 8 meilleurs sur ce round seront les 8 premiers à l'issue des 7 rounds qualificatifs (pas dans le même ordre, certes), de sorte qu'on pourrait avoir l'impression que les rounds suivants n'ont eu aucun effet.
3ème round: Snow White and the Seven Dwarfs (blanche neige et les sept nains), 45 minutes.
Dans ce round, nous sommes confrontés à 7 petites grilles (des grilles 6*6 principalement), qui sont liés les unes aux autres: nous devons trouver la valeur de chacun des 7 nains pour pouvoir résoudre chaque grille et ensuite avoir une chance de résoudre la 8 grilles, une irrégulière diagonale plutôt retors, dans laquelle il fallait commencer par placer les 7 nains (chiffres de 1-7) dans les cases marquées suivant des règles assez compliquées. Après 20-25 minutes à peu près, j'ai résolu 6 petites grilles, je suis bloqué sur la 7ème (une halved squares dont je n'aurai finalement rien compris), et je décide alors de m'attaquer à la 8ème grille, qui rapporterait beaucoup de points (30, à comparer aux 9 points de la halved squares...). Après quelques minutes et 2 ou 3 chiffres placés, je me rends compte que la dernière grille, même en faisant une hypothèse, sera très dure à résoudre. Je reviens donc sur la halved squares, dont j'arrive à trouver la solution (le mot résoudre serait un peu fort, puisqu'il m'a fallu 3 hypothèses – qui ne se sont pas toutes avérées justes – pour en venir à bout). Restaient ensuite 5 minutes, pendant lesquelles j'ai vérifié si toutes les cases étaient bien remplies sur les grilles que j'avais résolues, et tenté de continuer l'irrégulière diagonale, dont je savais bien que je ne résoudrais pas dans les temps.
Bilan: 60 points (le vainqueur de ce round est le Hongrois Zoltan Horvath avec 98 points), 6ème place (ex æquo avec 21 concurrents). 5 personnes seulement ont pu résoudre la dernière grille valant 30 points, dont 4 ayant résolu les 7 autres et marquent ainsi quelques points de bonus. A part ces joueurs, ce round n'aura pas servi à grand chose, vu le peu d'écart entre les concurrents (70 joueurs ont marqués 50 points ou plus). Après quelques jours, je suis revenu sur la dernière grille et me suis rendu compte que je m'étais trompé de ligne concernant les indices à droite: ils étaient bien en face de la 3ème ligne et non de la 2ème ! Mazette, la grille était bel et bien difficile, mais sans ce faux-pas stupide, peut-être aurais-je pu la résoudre, vu le temps que j'ai passé dessus !
4ème round: The Muppet Show, 60 minutes.
Après 2 heures de pause bienvenues, consacrées au repas et une petite sieste de 20 minutes, nous voici de retour aux affaires pour un round qui s'avère compliqué: non seulement il s'agit uniquement de grilles irrégulières et irrégulières diagonales, que je n'apprécie pas toujours, mais une fois de plus toutes les grilles sont liées entre elles. Sur chaque grille il y a 9 cases contenant les figures de personnages du Muppet Show, chacun de ces personnages correspondant au même chiffre sur les 15 grilles.
Une fois le départ donné, tout le monde commence à tourner les pages frénétiquement pour trouver des indices concernant la valeur des personnages, sans quoi aucune grille ne pourra être résolue. Ce n'était pas le moment le plus marrant du championnat, tâche plutôt fastidieuse et sans intérêt. Le plus important pour moi était de ne pas faire d'erreur et d'associer les chiffres 1-9 de manière correcte aux personnages, sinon le round pourrait tourner à la catastrophe. Ensuite, éviter les erreurs également sur la résolution de la (des) première grille. En effet dans le cas contraire, difficile de savoir s'il s'agissait d'une erreur de résolution ou d'une erreur concernant les personnages. Bref, vous l'aurez compris, les erreurs pouvaient être fatales sur ce round.
Je pense avoir mis plus de temps que les autres joueurs dans la première partie de l'épreuve, étant très précautionneux. Ensuite, les sudokus proposés se sont avérés difficiles, il était impossible de compléter toutes les grilles de ce round. Avec 5 grilles résolues seulement, je me situais certainement assez loin des joueurs de mon niveau.
Bilan: 34 points (Jan Mrozowski en fit 86, performance remarquable), 31ème place. Sans être catastrophique, ce round est plutôt faible. Je savais que j'aurais du mal à être au contact des meilleurs ici, mais le prochain round contient beaucoup de variantes nécessitant du calcul mental pour être résolues, ce qui est très certainement mon 2ème point faible. Comment faire pour me sortir de ce piège?
5ème round: Professor Balthazar, 60 minutes.
Additions, multiplications, soustractions, divisions... Tout était présent dans ce round pour nous rappeler que les notions algébriques fondamentales apprises à l'école peuvent encore nous être utiles, et que l'usage de la calculatrice pendant une bonne dizaine d'année a confortablement ralenti nos (mes) neurones en ce qui concerne le bête calcul mental !
Pour ne pas arranger les choses, le soleil s'invitait à la fête et une bonne partie des joueurs, dont je faisais partie, étaient bien embêtés pour y voir clair sur leurs grilles ! Cela explique-t-il le nombre d'erreurs que j'ai commises en début de round? Nous ne le saurons jamais. Reste que sur les 4 premières grilles tentées, j'ai fait 3 erreurs, ce qui est énorme ! Je suis tout de même resté calme. Pour la première fois depuis le début de la journée, j'avais l'impression d'avoir un rythme de résolution très élevé. Les grilles étaient bien construites (mon round préféré), pas trop dures, mais avec quand même pas mal de trucs à voir pour en venir à bout. J'ai pris la décision de ne pas tenter de corriger les erreurs tout de suite, je passais donc directement à la grille suivante pour maintenir mon rythme, je reviendrais sur les grilles fausses dans un 2ème temps. Après quelques grilles complétées, je revenais sur 2 grilles avec des erreurs que je recommençais après avoir tout effacé. Cette fois-ci, plus d'erreur. A 2 minutes de la fin, j'avais fait 9 grilles, il n'y avait plus assez de temps à disposition pour tenter d'en résoudre une dixième entièrement, et mon killer sudoku était visiblement faux. Tout à coup, je me suis souvenu que la règle du killer sudoku était un peu différente de la règle usuelle (point sur lequel j'ai fait beaucoup d'efforts pour essayer de ne pas l'oublier, mais au moment opportun, les vieux réflexes ont agi...), bref, je comprends où est l'erreur, il s'agit d'effacer quelques chiffres et de reprendre la résolution, mais il restait moins de 2 minutes: il fallait foncer ! montée d'adrénaline ! Vite, vite, vite, plus que 30 secondes ! Dernier chiffre inscrit dans la grille, je lève la tête: IL RESTAIT 8 SECONDES AU COMPTEUR ! Restait à espérer que l'urgence de la situation ne m'ait pas fait commettre une erreur. Ce ne sera pas le cas.
Bilan: 75 points (Jan Mrozowski arriva à un total de 98 points), 9ème place. Mon meilleur round de la journée, compte tenu du fait que je me considère assez lent sur les grilles nécessitant du calcul mental, et ceci malgré des erreurs dans 3 grilles, ce qui est beaucoup. Le fait d'avoir éviter les grilles nécessitant des multiplications (exceptée la star product) était probablement un bon choix.
6ème round: Disneyland, 50 minutes.
14 variantes assez diverses à résoudre en 50 minutes, autant dire mission impossible si les grilles ont l'acabit des championnats du monde. Il faudra donc choisir les types de grilles sur lesquelles je me sens à l'aise. Malheureusement, pour la plupart, ces grilles valent peu de points. Même si la difficulté n'est pas énorme, résoudre un sudoku laminate en 2 minutes, c'est très difficile. Je tente également le sodoku non-consécutif, qui vaut 12 points, mais il est vraiment très très dur (je n'arriverai pas à le résoudre sans hypothèse, même après la compétition), bref après 2-3 minutes, je laisse tomber. L'outside sudoku est très cher: pour 5 points (donc théoriquement 2 minutes 30), je passe pas loin de 10 minutes dessus ! Les grilles que j'ai évité dans ce round étaient les grilles où il fallait placer des pièces ou des séries de nombres qui étaient à l'extérieur de la grille (Antz, Bianca et Goofy pour ceux qui auraient lu le livret d'instructions), sur lesquelles bien souvent une combinaison d'observation et d'intuition peut être plus efficace que la logique pure. Ayant résolu ces grilles après la compétition, je pense que j'ai eu tort de les laisser de côté. Elles valaient souvent plus de points, mais ne demandaient pas plus de temps à résoudre que celles sur lesquelles je me suis penchées. 8 points de perdus sur la Wall-E complétement bloquée (loupé un truc pas évident mais pas monstrueux non plus)...
Bilan: 35 points (2 fois moins que le meilleur, Kota Morinishi et ses 69 points), 24ème place. Aurais pu un peu mieux faire. La difficulté des grilles a pour effet que les écarts sont très faibles. Ce round aura finalement très peu d'importance dans le classement final. Au contraire du dernier round individuel, quoique très court !
7ème round: TNT, 10 minutes.
Juste le temps de boire un café avant ce sprint de 10 minutes. 3 grilles interconnectées à résoudre: un sudoku classique 9*9 (qui vaut 12 points) relié à 2 sudokus irréguliers 7*7 (9 points chacun). Des bonus sont accordés aux 10 premiers ayant trouvé la solution correcte (comme pour le premier round). Il faudra être rapide et ne pas faire d'erreur pour espérer marquer des points. J'entame la résolution par la classique du milieu qui semble plus facile. Mais ensuite il faut des indices des autres grilles pour la terminer. L'irrégulière du haut semble également se débloquer: ouf déjà une grille résolue. A 3 minutes de la fin (alors que les premiers ont déjà terminé, histoire d'apporter un peu de stress supplémentaire), alors que j'avais terminé une irrégulière et étais sur le point de finir la classique (selon mes estimations, avec ce rythme-là, j'aurais pu terminer ce round juste avant la limite, ou en tous cas avoir 21 points facilement): DAMNED: je constate une erreur. Je prends 30 secondes pour essayer de corriger, mais impossible. J'ai alors le choix de tout effacer et recommencer, mais en guère plus de 2 minutes, je n'aurai certainement pas le temps d'en terminer une seule, ou laisser ainsi et espérer que la solution de ma première irrégulière soit cohérente avec la solution globale (sinon, pas de point...). Bref, complétement pris au piège, je n'arrive plus rien à faire pendant les 2 dernières minutes, et lorsque le gong de fin retentit, le sentiment dominant est la frustration.
Bilan: 0 point (le plus rapide sur ce round est un jeune Chinois de 15 ans, Jin Ce, qui a résolu ces 3 grilles en moins de 6 minutes, si mes souvenirs sont bons et prend ainsi les 55 points) ! L'erreur que j'avais faite s'était malheureusement propagée sur la grille complétée... Seuls 43 concurrents marqueront des points sur ce round. Parmi ceux qui ont manqué le coche se trouvent de très bons joueurs, citons par exemple les 2 Japonais Kota Morinishi (dont l'avance énorme sur ses concurrents lui permet tout de même de garder sa première position après cette débâcle), et Hideaki Jo (qui, lui aussi garde au chaud une place pour les playoffs). La bonne nouvelle est que ce round, bien mené par mon ami Bastien Vial-Jaime, qui finit en 3ème position et marque ainsi 48 points, va lui permettre d'atteindre la 6ème place, synonyme d'accession à la phase finale qui aura lieu le lendemain (EDIT: en fait, il occupait déjà le 6ème rang après le 6ème round, mais un zéro pointé sur ce round lui aurait été fatal). Ce round, qui s'apparente tout de même un peu à la roulette russe, a eu un effet considérable sur le classement par rapport à sa durée (10 minutes). Donner 55 points au meilleur sur une grille à 10 minutes, qui en fait s'est avéré être une grille à moins de 6 minutes pour le meilleur, ce qui signifie un gain de presque 10 points par minute, alors que le vainqueur du round 6 n'a obtenu que 1,38 points par minute est tout fait disproportionné à mon goût.
Certaines grilles valant 5 points (l'outside sudoku par exemple) étaient aussi dures que cette grille pouvant rapporter 55 points. Je ne suis pas contre le fait qu'il y ait des rounds très courts, fait pour les « sprinters », avec un peu plus de points par minute à la clé, mais les organisateurs ont donné à ce round une trop grande importance à mon goût.
Bilan individuel global: Ce dernier round me fait perdre quelques places. Je finis donc à la
21ème place. C'est tout de même 22 places de mieux que l'année passée. Je pense que ce classement reflète assez bien mon niveau actuel. Contrairement à l'an passé où le bilan était mitigé car j'estimais avoir très mal joué par rapport à mes capacités, je pense que cette année j'ai joué à mon niveau. Bien sûr, après un tel tournoi, on fait le compte des erreurs, surtout celles qu'on pense pouvoir éviter. J'ai quelques petits regrets par rapport aux rounds courts (le premier et le dernier), sur lesquels je pense que j'aurais du être capable de faire plus de points. Malheureusement pour moi, ces rounds avaient plus de poids dans le classement final que les autres, compte tenu de leur durée. Mais même sans tenir compte de ces 2 rounds, mon classement ne m'aurait pas permis d'atteindre les playoffs réservés aux 8 meilleurs joueurs.
Le classement individuel final.
Restaient encore 2 rounds par équipe à jouer en fin de journée:
8ème round: Cinderella's diamond (par équipe), 25 minutes.
Nous avons donc 25 minutes pour compléter 12 grilles, qui ont chacune une ou 2 régions en commun avec une (resp. 2) autre grille, formant ainsi un diamant. Une fois celles-ci complétées, nous aurons des indices pour en résoudre une 13ème. Nous commençons par prendre quelques minutes pour commencer la résolution de chaque grille individuelle, espérant que les quelques chiffres supplémentaires vont nous aider à trouver la place de chaque grille sur le diamant. Ensuite nous essayons de former ce diamant, seul moyen de pouvoir réellement résoudre les grilles. Une fois que ce fut fait, nous nous attelons à la résolution des grilles, mais il restait alors très peu de temps. 4 grilles résolues pour l'équipe Suisse sur ce round.
9ème round: Three Little Pigs (par équipe), 30 minutes.
Sur ce round, nous avons 6 sudokus à résoudre. Pour celà, il nous faut placer 18 pièces sur ces 6 grilles, 3 sur chaque grille. La tâche s'avère ardue, le nombre de possibilité de placement de chaque pièce étant très grande... Par intuition, nous réussissons à placer 3 pièces sur une grille et la résolvons. Reste que nous ne sommes pas sûrs que ces placements soient cohérents avec la solution globale. Heureusement pour nous, ce sera le cas, ce qui nous permet d'éviter le zéro pointé !
Le classement par équipe.
2ème journée: les playoffs.
Sont donc qualifiés pour les playoffs, dans l'ordre:
Kota Morinishi
Jan Mrozowski
Tiit Vunk
Jakub Ondrousek
Hideaki Jo
Bastien Vial-Jaime
Chen Cen
Rohan Rao
Le système mis en place par les organisateurs est le suivant: Les quarts de finale verront s'affronter le 1er contre le 8ème, le 2ème contre le 7ème, etc... ensuite nous verrons les demi-finales. Pour ces matchs, le premier ayant remporté 2 manches (chaque manche correspond à un sudoku) remporte la partie et est qualifié pour la phase suivante. Le champion du monde sera celui qui remporte 3 manches en finale. Tous les joueurs doivent résoudre leurs sudokus sur de grands tableaux, avec un marqueur, donc impossibilité d'effacer (ce qui sera inconfortable en quelques occasions pour certains joueurs).
Ce système a été beaucoup critiqué par certains joueurs, trouvant que tout cela s'apparentait trop à une loterie (voir par exemple
ICI et
ICI).
Après avoir vécu ces playoffs en spectateur, et malgré le fait que le favori Kota Morinishi, qui avait littéralement écrasé la concurrence la veille, n'ait pas gagné, je pense que c'était tout sauf une loterie. Certes le facteur chance était présent, mais certains matchs ont tout de même mis en exergue la différence de niveau entre les meilleurs joueurs. Que pouvaient faire Rohan ou Chen face à Kota et Jan... Ces matchs m'ont donné l'impression que, quelques soient les grilles choisies par les acteurs, l'issue allait être fatale aux 2 challengers. Les matchs entre Tiit et Bastien, Jaku et Hideaki s'avéraient plus serrés. Les organisateurs s'en mêlaient en déclarant la solution de Jaku fausse alors qu'elle était parfaitement valable, le déconcentrant avant la dernière grille du match.
En finale, les grilles restantes semblaient très dures et/ou les joueurs fatigués. Le moment clé fut l'irrégulière diagonale sur laquelle Kota sembla bloqué pendant une éternité pendant que Jan, suite à une erreur, fit des acrobatie pour recommencer la grille sans pouvoir effacer les chiffres inscrits ! Jan gagna cette grille, puis confirma sur la grille suivante, une « TNT » sans grille classique au milieu (comprenez 2 grilles irrégulières 7*7 interconnectées). Il obtient ainsi son 3ème titre, et Kota, vainqueur du tournoi de Beijing cette année, et déjà 2ème aux derniers championnats du monde, devra patienter encore un peu avant de conquérir le titre suprême !
Dans l'après-midi, nous fîmes un peu de tourisme en ville de Rijeka (pourquoi les guides s'échinent toujours à commencer les visites par 30 minutes de blabla devant une église?), un repas à Rijeka avant de rentrer à l'hôtel pour 3 jours réservés aux championnats du monde de puzzles (WPC). Mais ceci est une autre histoire, que je ne raconterai pas ici.