Premier chapitre
Deuxième chapitre
2ème journée
Pour les joueurs
non qualifiés pour les playoffs, la compétition se terminera après
3 derniers rounds à joueur dans la matinée. Même si la journée
est plus courte qu'hier, le classement peut encore être
substantiellement modifié avec les 930 points en jeu. Nous entrons
directement dans le vif du sujet avec une longue épreuve :
Neuvième round –
Close relative sudoku – 88 minutes – 600 points
Ce round est
construit à partir de 8 variantes communes (sudoku diagonal,
irrégulier, impair, consécutif, outside, skyscrapers, anti-knight
et renban). Les 8 autres sudokus étant des variations correspondant
à chacune des grilles précitées (par exemple, le sudoku
antidiagonal est le pendant du sudoku diagonal). Une des
particularités de ce round est de contenir la variante la plus chère
du tournoi : 66 points pour le 6-cell outside sudoku. Une grille
risquée que j'avais préparée en en créant moi-même une version
très difficile – qui se trouve
ici – et dont je n'excluais pas de tenter la
résolution.
Comme d'habitude,
dès le début du round, je prends les grilles dans l'ordre et laisse
tomber celles que j'aime le moins. Je résous ainsi le sudoku
diagonal, puis antidiagonal. Ces deux grilles ne sont pas trop dures
et constituent un bon échauffement. Étant toujours aussi peu
confiant sur les irréguliers, je passe les deux grilles suivantes
(le halved squares sudoku étant une des variantes que j'aime le
moins, autant dire qu'il y a très peu de chance que j'y jette ne
serait-ce qu'un coup d’œil avant la fin du round). Je résous le
sudoku impair, jette un petit regard sur le odd-even consecutive qui
n'a pas l'air complètement évident ; ce sera pour plus tard.
Étant également lent sur les sudokus consécutifs, je passe aussi
celui-là, puis je m'attaque au X-Difference que je résous, puis le
outside dans la foulée. Vient alors le fameux 6-cell, je commence la
résolution, à certains moments laborieuse, mais j'avance tout de
même. Vers le milieu de la résolution, je reste bloqué pendant 2-3
minutes. Je décide de ne pas m'acharner même si j'ai déjà passé
au moins une dizaine de minutes sur cette grille (erreur que j'avais
payée lourdement sur un sudoku rossini il y a deux ans), et je
m'attaque au skyscrapers, puis, dans la foulée l'antiknight ne me
pose pas de problème. Je peine quelque peu sur le renban à 50
points, d'aucuns ne le trouvèrent « pas si difficile ».
Ensuite je reviens sur le 6-cell. Je repère tout de suite un endroit
où la grille peut se débloquer et place un chiffre. A force de
travail, la grille finit par tomber... Je fais très attention à ne
pas faire d'erreur en fin de grille, et à ne pas laisser de cases
vides. Une fois fait, il reste encore un peu de temps ; je
résous le odd-even consecutive, puis je m'attaque au sudoku
irrégulier (je me rendrai compte bien après que j'ai carrément
oublié de regarder la dernière page qui contenait un outside
consecutive sudoku qui aurait peut-être pu me convenir). La grille
bien dégrossie, je constate une erreur. Je passe quelques secondes à
essayer de la corriger, mais rien n'y fait. Je décide alors
d'entamer le sudoku consécutif, mais il résiste. Après hésitation,
je reviens sur le sudoku irrégulier, j'efface quelques chiffres dans
l'espoir que l'erreur disparaisse, mais rien n'y fait l'erreur est
toujours là. Je me remets sur le sudoku consécutif, je remplis
environ un tiers de la grille... mais il est trop tard, c'est la fin
du round. Hésitation coupable, j'aurais du effacer l'irrégulière
entièrement pour avoir une chance de la compléter, et ne pas
tergiverser entre deux grilles.
Bilan : 367 points (74% du
score de Jan Mrozowski : 493 points). Malgré cette hésitation
en fin de round et le fait que je ne sois pas certain que le choix le
plus rentable était de s'attaquer au 6-cell outside sudoku (je n'ai
pas regardé combien de temps il m'a fallu pour résoudre la grille,
mais j'imagine que je ne m'en suis pas tiré en dessous de 20
minutes), je me sens plus dans le coup que la veille. Certains de mes
adversaires ont peut-être perdu des plumes sur ce round, notamment à
cause du 6-cell outside sudoku (lire le compte-rendu de Tawan, joueur
Thaïlandais).
Dixième round –
The great wall – 15 minutes – 100 points
Après le 2ème
long round du tournoi, nous sommes confrontés au 2ème round de
courte durée. Le risque de ne pas obtenir de point est à prendre en
compte et une seule erreur peut mener à ce résultat – tout comme
lors du 3ème round, 2 des 10 meilleurs joueurs du tournoi
n'obtiendront pas de point ici. Vigilance et concentration ne seront
pas de trop ! La différence avec le round 3 se situe dans le
type de grille à résoudre : il s'agit bien ici de sudoku. 5
grilles partageant une ou deux régions avec sa (ses) voisine ont été
confectionnées. Il s'agit de trouver le point de départ – pas sûr
qu'on puisse résoudre ce problème en commençant par n'importe
quelle grille. Chaque grille résolue rapporte 20 points dans
l'escarcelle.
Je ne pars pas
complètement confiant au vu de ma performance moyenne sur les
épreuves classiques de la veille. En effet, hormis le fait qu'il
faut bien gérer les interactions entre les grilles, cette épreuve
est apparentée au sudoku classique.
L'épreuve débute.
Je place quelques chiffres dans la première grille à gauche, puis
la deuxième. Même s'il est certainement possible d'avancer encore plus
sur ces deux grilles, je n'ai pas l'impression qu'elles se résolvent
facilement, donc je progresse de plus en plus vers la droite. C'est
bien en commençant à droite que le problème semble pouvoir être
résolu plus facilement ! La première grille tombe, puis la
deuxième, j'entame la troisième, en interaction avec la quatrième.
La région commune entre les deux me pose quelques problèmes, je
perds quelques minutes à débloquer la situation. Une fois fait, il
me manquera environ 30 secondes pour terminer la troisième grille.
Bilan : 40 points (Tiit Vunk
sera une nouvelle fois le plus rapide, obtenant 140 points sur cette
épreuve). 8 joueurs ayant complété la grille, cette épreuve était
bien dosée, la difficulté du problème parfaitement adaptée. Petit
manque de vitesse de ma part. Mon score n'est pas énorme mais seuls
17 joueurs marqueront plus de points que moi. La transition difficile
de la 2ème à la 3ème grille était un passage clé. Je n'étais
pas loin d'en venir à bout. Aucun regret sur cette épreuve.
Onzième et dernier
round – The Lucky Number 8 – 35 minutes – 230 points
Dernière chance de
grappiller des points et quelques places au classement, cette épreuve
est entièrement construite sur le thème du chiffre 8 (thème
récurant dans ce tournoi, étant donné qu'il s'agissait des 8èmes
championnats du monde). Outre les classic 8, answer 8, distance to 8,
with 8, 8 by 4 et 4 by 2 pour lesquels le thème est limpide rien
qu'à la lecture des règles, le round comporte un little killer et
un big neighbor qui seront eux aussi construits avec le chiffre 8 –
le little killer ne comportera que des sommes dont le dernier chiffre
est un 8 et le big neighbor forme un dessin représentant un 8. Belle
épreuve pour conclure ces championnats !
La règle du
distance to 8 sudoku ne m'inspire guère. Cette grille valant 50
points, je décide que je la laisserai tomber dans un premier temps,
tout comme le big neighbor qui aurait demandé un peu plus
d’entraînement afin que les réflexes soient suffisants pour être
rapide. Je résous toutes les autres grilles en finissant par le
classic 8 à 12 points, il me reste une minute, j'en profite pour
vérifier si toutes les cases sont remplies dans les sudokus que j'ai
résolus.
Bilan : 154 points (85% du
score des 6 meilleurs joueurs de ce round : 180 points).
Cette épreuve ressemblait à l'épreuve 5 et son résultat est
similaire : dans le temps imparti, les meilleurs joueurs ont
résolu toutes les grilles sauf la plus dure. Au vu des scores, il
s'agit de mon meilleur round. Je n'ai pas fait d'erreur en cours de
résolution et pas d'étourderie en fin de grille.
Playoffs
Cette année, les
organisateurs ont opté pour des playoffs en deux temps : une
demi-finale réunissant les 10 meilleurs joueurs des tours
préliminaires sur le modèle des championnats du monde hongrois de
2011 et une finale opposant les deux premiers de la demi-finale sur
le modèle des championnats du monde croate de 2012. Le tout filmé
et retransmis en direct sur une chaîne chinoise.
Le suspense
quant à l'issue de la demi-finale ne semblait concerner que la
deuxième place, tant l'avance acquise par l'Estonien Tiit Vunk sur
ses adversaires après les tours préliminaires était grande. Il put
en effet commencer à résoudre les 9 grilles de la demi-finale plus
de 5 minutes avant son dauphin, le Français Bastien Vial-Jaime. Le
jeu des chaises musicales aboutit pourtant à une énorme surprise,
les deux meilleurs joueurs des tours préliminaires butant sur le
deuxième sudoku, un killer. Ils furent tous deux éliminés après
la troisième grille, en compagnie de Jan Novotny, 10ème avant les
playoffs. Le combat acharné opposant dès lors les 7 joueurs restant
fut à couteaux tirés. Jan Mrozowski, qui était méconnaissable par
rapport à sa piètre performance de la veille lors de la finale du
GP semblait prendre l'avantage, mais une sérieuse erreur sur le star
product sudoku lui ôta tous ses rêves de podium. Le joueur qui s'en
tira le mieux fut le Japonais Kota Morinishi, déjà vainqueur de la
finale du GP la veille. Il en termina avant tous ses adversaires et
le surprenant Chinois de 16 ans Jin Ce décrocha la deuxième place
de finaliste. Jakub Ondrousek, heureusement pas trop handicapé par
ses béquilles dans les moments où il fallait changer de table pour
résoudre la grille suivante, compléta le podium.
La finale
La finale suivit
sans tarder, les deux joueurs étant amenés à résoudre chaque
grille avec un marker sur un tableau, de sorte que le public puisse
apprécier la progression de chaque joueur.
Chaque joueur ayant
remporté 2 grilles, la cinquième fut déterminante. Il s'agissait
d'un sudoku classique (le troisième de la finale, chaque joueur en
ayant remporté un auparavant), et Jin Ce rendit sa copie à peine
quelques secondes avant Kota, qui dut se contenter, pour la troisième
année consécutive, de la 2ème place !
Bilan personnel :
Je termine
ces championnats du monde de sudoku à la 22ème place. Mon
objectif de terminer dans le top 20 n'est pas atteint, je perds une
place par rapport à l'an dernier. Ma deuxième journée vient
toutefois tempérer la mauvaise performance des 5 premiers rounds. A
la lecture du livret d'instructions, ces championnats auraient dû
mieux me convenir que la précédente édition. Je fais quasiment le
même résultat (je termine à un seul point de mon ami Français
Sylvain Caudmont), mais j'estime avoir plus mal joué cette année.
Ceci dit, il me manque seulement 13 points pour atteindre mon
objectif et terminer dans le top 20, je remettrai le couvert l'an
prochain.
Les Chinois sont à féliciter pour
la qualité de l'organisation des ces championnats du monde. Je
publierai encore un message d'ici quelques jours (en Anglais
probablement) concernant les points forts et les points faibles de
ces championnats, en comparaison des 2 autres championnats auxquels
j'ai pu participer (2011 et 2012).
Le bilan de l'équipe suisse est en
demi-teinte. Certes nous parvenons depuis 2011 à former une équipe
complète de 4 joueurs, et pouvons ainsi être classés
officiellement, ce qui est déjà une réussite étant donné que
nous n'avons pas de sponsor. Nous nous classons 20ème, devant les
équipes grecque, russe et hongroise. La tenue d'un tournoi
qualificatif en ligne n'a pas apporté beaucoup de résultats :
quelques nouveaux joueurs apparaissent, mais peu semblent assez
motivés pour s’entraîner et participer aux différents tournois en
ligne existants en vue de pouvoir viser par exemple le top 50
mondial.
Ne participant pas
au WPC cette année, je n'avais plus qu'une soirée à passer avec
mes amis. Mon collègue de chambre étant muni d'une bouteille de
tequila, nous avons formé un clan séparatiste avec quelques Indiens
et Français, n'assistant même pas à la cérémonie de clôture.
Plus tard dans la soirée, je partageai encore quelques verres de
vodka avec mes amis Polonais.
avec Rohan, Bastien, IronRishi et Sylvain
Lecture recommandée: 3 articles sur le blog de Bastien Vial-Jaime, meilleur joueur Français.
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